"percuterai ton nom sur
Un coureur des bois de plusieurs mois,
Un voleur de cœur et de téléphone qui ne sonne,
Pas.
Comme si les journées ne s’étaient pas
Décolorées
J’ai 27 invitations à des évènements
48 amis possiblement présents
Lilou a perdu sa première dent
Un taureau mécanique, des consommations gratuites
Serait-ce ton retour mythique
Ta chevauchée d’éternité
Un Oui, Non, Peut-être. Je n’irai pas.
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Il ne reste qu’une photo de babillard
Et peut-être une conversation,
Dans deux mois, une autre saison
le soir.
Cheyenne
The key is to marry a surgeon.
C’est bien la légende du vieil homme, la sagesse qui luit sur le vernis de ses souliers. Il sert sa réussite avec lenteur, dans des tasses de la couleur des oignons verts. C’est difficile d’expliquer l’invisible. Le vieillard m’explique, les dents en or, les tapis rouges, le pinot noir. C’est réception ce soir. On ne sert que vin maison. Dans les gins tonic, c’est une lime, pas un citron. Pourtant, la réussite, avec ses gestes lents d’évènement, insiste. Elle désire le citron. Le fruit est jaune comme ses dents.
On se traîne de chaînes en or en corridors, à la recherche du picador. C’est un joli bal avec des chandelles. On a coiffé les tables de bouquets de fleurs funèbres. Le band bossa nova de bon goût, de mariage, de crémage, est d’une bienveillance musicale. La vida es un carnaval.
Les tailleurs rouges ondoient avec la grâce des fossiles. C’est une soupe en conserve de chansons décédées. Corey et son plateau tapent du pied. Pendant que les souris sont parties, il dévore les olives des martinis. Il souffle aussi : « Keep the limes for me ».
Cette soirée-là, passe une silhouette, une cane d’acajou, un pigeon blessé. Son cavalier déplumé la fait tourner, son antiquité, sa tombe profanée. Il la fait tourner, son cavalier. Et la reine claudique avec un sourire de principe. Cette dame parmi tant de répliques, c’est la Belle. Elle porte avec goût une jambe artificielle.
Cheyenne
Mon enclos tissé serré, c’était le flacon dans un remède, une salle d’attente sur mes lèvres. Les rois mages n’ont plus d’encens, plus question de faire semblant. Je n’étais pas couturière, plutôt un genre d’érablière. Si des seaux a tari le sirop, c’était peut-être l’enclos. Il me faudrait un bûcheron, émonder l’inaction, scier mon histoire en sections. On m’a cordé dans la shed d’à côté. La file indienne a commencé.
Cheyenne
As-tu vu dans tes lentilles
Comme rien soudain ne brille?
Frappe à la porte sans serrure
À t’en crever les jointures
Je n’y suis plus
Je fais la rue
Je me noie un brin
Dans des barbes de satin
C’est un désert de lampadaires
Il fait noir comme chez la mère
C’est le trottoir obligatoire
L’usure grise du soir
Ce n’est qu’une brochure
Une feuille de papier
Que le recyclage a recyclé.
Cheyenne
image: agnes thor
Quelques millilitres de sinistre dans un bécher
Transvidés dans l’erlenmeyer amer
À la pipette, quelques gouttes de pitié
De wapiti, de bois de cœur brisé
Quelques secondes d’attente interminables
Sur le tabouret-bar d’un bar minable
Un martini de fibres et d’aquarelle
Une cigarette d’alvéole à miel
Et une olive pour faire la belle
C’est ici, entre marins
Qu’on ne poursuit plus son chemin
Étude de l’encyclopédie des maladies
Réflexions chinoises sur la vie
Sur l’anatomie de l’étoile de mer
De l’ombre à l’ombre à paupières
L’université de baie vitrée
Des pages et des pages surlignées
Faut-il poursuivre le rodéo
Quêter en route un paréo
Il n’est déjà plus question de rien
Les têtards harnachés, le torrent dans la vallée
Je te souffle trois baisers
Pars vers les montagnes bleues,
Moi, la perdante de notre jeu.
Cheyenne
illustration Agnes Thor
À l’encre de ta plume fontaine
Sur nos tentatives toujours vaines
Viens bénir ce que l’on sème
Nounes nous ne pouvons que prier
Devant ton savoir en petit pré
Rases ta moustache de confiance
Passe la tondeuse sur ton jardin
Le vin s’est évaporé
Les pains se sont volatilisés.
(next time on call Jésus)
Cheyenne
illustration: Diane Arbus
Si tú me vienes hablando de amorque dura la vida, cual caballo me guíapermíteme que te de mi opiniónMira imbécil que te den por culo Me gusta ser una zorra!
Comment gommer le fossile fossilisé
Déterrer les os de celui qui a gagné
Tuer les souris
Quand les chats sont partis
Où est passé le trophée
De ce domino manqué
Cheyenne
J’en pleure des larmes invisibles, j’en bois de l’alcool invincible.
Depuis quand tu fais ça? Depuis quand quoi?
Potion pour les paupières, balai de misère et seins de ministère.
Car tu sais, maintenant tu sais.
Et depuis quand, depuis quand quoi?
Où est la règle de fer, l’humiliation de prison? Où sont les punitions, les cicatrices sur le menton?
Qu’est-ce que tu dis? Tu creuses la plaie, la plaie de lit.
Inutile d’écraser, les roses, l’été. Le pire, tu le sais.
Cheyenne
illustration: www.briefmagazine.com