dimanche 21 novembre 2010

cheeze



À la fête de mon ami magicien, des poupées traînaient parterre. Elles prenaient des airs usés. On aurait dit qu’elles jouaient à l’ourson ou un drôle de jeu de rôle où il y avait un chasseur et une biche. Je regarde maintenant la photo de l’anniversaire, les dents de tous exposées à l’air libre dans un « cheeze » qui sonne comme la mort. Une photo d’une photo comme il y en a tant sur mon babillard, avec des gens qui parlent sur un fond bleu, les amants, les amis.

À la fête de mon ami magicien, personne n’écoutait personne. C’est ce qui faisait d’eux des êtres invulnérables. La piñata éventrée distribuait des collations, des tattoos de pirates, des condoms sucrés et quelques clopes indiennes. La thématique de la fête avait pour titre « Alibaba », la peinture était or et on ne pouvait marcher qu’à condition d’être chaussé de mocassins, de vieux mocassins puants et jaunes.

Un biscuit chinois ce soir-là m’avait déçu. Pour oublier, j’avais répondu à un sondage sur mes habitudes de consommation de gâteau et j’avais répondu « 3 heures » à la question : « Combien d’heures par semaine consacrez-vous au gâteau? ».

À la fête de mon ami magicien, mon ami magicien m’avait joué un tour, un tour sans magie, rien qu’une tournure de phrase, un tour de mots. Je savais que plus jamais je n’allais le revoir et il m’avait dit « À bientôt ».

Cheyenne

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